La Biodiversité associée au Bassin Versant

Flore des zones humides

Avec près de 20 000 ha de zones humides, hébergeant certaines espèces remarquables, ces espaces naturels ou semi-naturels ont une place importante sur le territoire du bassin versant. Sur ces milieux, se développent une multitude d’espèces et d’associations floristiques typiques. Parmi les plus répandues, on peut citer : les prairies humides, les roselières, constituées de roseaux ou de baldingères, les magnocariçaies, composés de carex, les saulaies, caractéristiques de milieux humides en cours de fermeture, les tourbières, des habitats de plus en plus rares…

Fluteau nageant et herbiers aquatiques

Les herbiers aquatiques constituent des habitats autrefois très répandus en Brière, notamment sur le marais indivis. Avec l’introduction d’espèces invasives, ces herbiers ont fortement régressé, voire disparu dans de très nombreux secteurs. Ils subsistent principalement sur des milieux aquatiques isolés, principalement les mares. Espèce protégée au niveau national et d’intérêt communautaire, le fluteau nageant (Luronium natans) fait partie de ce cortège végétal. Cette espèce sensible à la compétition et à l’altération de la qualité de l’eau subsiste encore sur plusieurs sites. Sa rareté et ses exigences écologiques en font une espèce à enjeux pour le territoire.

Flore remarquable des prairies humides

Le territoire du bassin versant compte de grandes surfaces de prairies humides, souvent entretenues par la fauche pour les besoins agricoles. Sur les zones les plus longuement inondées, on peut observer quelques espèces remarquables, typiques de ces milieux. Parmi elles, la pesse d’eau (Hippuris vulgaris), caractérisée par ses feuilles verticillées faisant presque pensant à un sapin miniature, ainsi que le troscart des marais (Triglochin palustris), connu dans quelques localités en Loire-atlantique. Toutes les deux étant protégées à l’échelle régionale.

Pulicaire vulgaire

Les bourrelets de curage (ou dosses), formés par les dépôts de vase lors de ces opérations, constituent des habitats recherchés par certaines espèces pionnières. C’est le cas notamment de la pulicaire vulgaire (Pulicaria vulgaris) qui y trouve les conditions idéales pour se développer. L’inondation hivernale suivie d’un assec et le pâturage régulier des dosses lui sont favorables. Très répandue en Brière, l’espèce n’en reste pas moins protégée à l’échelle nationale.

 

  • • 170 espèces végétales patrimoniales et 50 espèces végétales protégées sur le territoire du Parc de Brière, une grande partie d’entre elles concerne des espèces inféodées aux zones humides

Loutre d’Europe

La loutre d’Europe est une espèce de mammifère inféodée aux milieux aquatiques. Autrefois chassée pour sa fourrure, elle est intégralement protégée depuis 1972. En Brière, l’espèce occupe une grande partie du territoire, mais reste cependant un animal assez mystérieux et très discret. Les traces et indices laissés par l’espèce, ainsi que les individus victimes de collisions routières, fournissent des informations qui enrichissent les connaissances sur la répartition de l’espèce et sa circulation sur le territoire.

Anguille d’Europe

Poisson migrateur par excellence, l’anguille est une espèce pour laquelle l’amélioration de la continuité écologique sur les ouvrages hydrauliques est un réel enjeu. En effet, cette espèce au cycle biologique atypique quitte le milieu salin à l’état de larve pour rejoindre les écosystèmes d’eau douce et remonter les rivières pour sa croissance, elle est dite amphihaline. Elle rejoindra la mer et son site de reproduction une fois qu’elle aura atteint le stade adulte. L’anguille a très fortement régressé ces dernières décennies ce qui lui a valu d’être classé en danger critique sur la liste rouge mondiale de l’UICN. Le territoire du SBVB représente un intérêt majeur pour la conservation de cette espèce.

Avifaune remarquable

Les zones humides sont particulièrement attractives pour un grand nombre d’oiseaux d’eau, qui trouvent dans ces milieux le gite et le couvert. Les prairies inondées sont des habitats recherchés par certaines espèces patrimoniales comme la barge à queue noire ou la guifette noire. Pour cette dernière, la Brière accueille près 80 % des effectifs nationaux, conférant ainsi au territoire une forte responsabilité en termes de conservation. Par ailleurs, les roselières de Brière sont aussi très intéressantes pour d’autres espèces patrimoniales comme le butor étoilé, plus grosse population française, ou la phragmite aquatique (passereau le plus menacé d’Europe !) qui utilise le site en période migratoire.

Amphibiens : protégeons les mares !

En marge des grandes entités de marais, les mares constituent des bastions pour certaines espèces protégées et menacées : les amphibiens. Qu’ils soient tritons, grenouilles ou crapauds, les mares (permanentes ou temporaires) offrent des conditions de reproduction idéales, car souvent exemptes de prédateurs (écrevisses, poissons). Pour ces raisons, le comblement des mares est à proscrire.

Les EEE végétales aquatiques

La jussie est probablement la plante invasive la plus connue de Brière. Détectée pour la première fois en Grande Brière en 1994, cette plante aquatique originaire d’Amérique du sud s’est depuis largement répandue dans toutes les zones marais du territoire. Depuis plusieurs années, elle fait l’objet de mesure de gestion pour tenter de limiter ses nuisances. D’autres espèces exogènes avec une écologie similaire sont également présentes : myriophylle du Brésil, crassule de Helms.

Ecrevisse de Louisiane

Introduite dans les années 80, probablement en lien avec des essais d’élevage, l’écrevisse est devenue un véritable fléau dans le marais. Avec une dynamique de reproduction très élevée, sa prolifération aurait grandement contribué à la disparition des herbiers aquatiques. De plus, elle participe à la dégradation des berges par leur galerie. Bien qu’elle soit aujourd’hui très consommée par un grand nombre d’espèces (ardéidés, cigognes, loutre…), elle reste malgré tout très présente.

Ragondin

Originaire d’Amérique du sud, ce rongeur aquatique envahissant trouve en Brière les conditions de reproduction optimales. La quasi-absence de prédateurs naturels dans nos contrées lui confère une facilité d’occupation du territoire. Cependant, sa prolifération n’est pas sans conséquences car il génère beaucoup de nuisances : impacts sur les cultures agricoles, dégradation des berges, porteur de la leptospirose… Les opérations de gestion mises en place ont pour objectif de réduire la population et donc de limiter les impacts induits.

  • 1 ragondin fait 2 à 3 portées par an de 5 à 7 petits

Poisson-chat

La Faune piscicole a aussi son cortège d’espèces exogènes. Parmi elles, le poisson-chat est l’une des plus compétitrices car très tolérante aux variations du milieux. En effet, ce poisson résiste très bien aux élévations de température en période estivale et au manque d’oxygène. Cela fait de lui un poisson très répandu sur la plupart des compartiments aquatiques du marais.

Référent : Albin Loussouarn

http://www.parc-naturel-briere.com/fr/leparc/un-territoire-dexception