La restauration et l’entretien des milieux aquatiques

L’eau fait partie du patrimoine commun de la nation. Sa protection, sa mise en valeur et le développement de la ressource utilisable, dans le respect des équilibres naturels, sont d’intérêt général. » Articles L 210.1 du Code l’Environnement.

La restauration des cours d'eau

Le territoire du bassin versant Brière-Brivet est composé d’environ 600 km de cours d’eau, localisés principalement en amont du bassin. Dans ces cours d’eau, 90% d’entre eux possèdent un linéaire modifié par des travaux hydrauliques (période de remembrement).

Les travaux de recalibrage et de rectification des ruisseaux se traduisent aujourd’hui par de nombreux dysfonctionnements du milieu :

  • Homogénéité des habitats aquatiques et des faciès d’écoulements
  • Perte du pouvoir auto-épurateur et accélération de l’envasement
  • Drainage permanent de la nappe et disparition des zones humides

Aujourd’hui ces milieux sont fortement dégradés au regard des objectifs de la Directive Européenne Cadre sur l’Eau (DCE). Le SBVB met en place des actions visant à rétablir les qualités physiques et biologiques de ces cours d’eau, afin de rétablir un fonctionnement naturel et ainsi une meilleure résilience du milieu, tout en conciliant les enjeux environnants.

Différents types de travaux peuvent être réalisés sur le territoire :

  • Diversification des habitats aquatiques par pose de blocs
  • Réduction de la section du lit mineur
  • Réhaussement du lit incisé par recharge en granulats
  • Reméandrage
  • Restauration du lit en fond de vallée
  • Pose de clôture
  • Aménagement d’abreuvoir
  • Suppression d’un étang sur cours d’eau
  • Recalage d’un busage…

Ces travaux vont permettre d’améliorer ainsi certaines de leurs fonctionnalités :

  • Ralentir les écoulements
  • Diminuer l’intensité des ondes de crues
  • Améliorer l’auto-épuration de l’eau
  • Améliorer l’oxygénation de l’eau par accélération des écoulements
  • Maintenir un lit mineur d’étiage
  • Restaurer les échanges surfaces-nappes phréatiques
  • Augmenter la diversité des habitats aquatiques
  • Rétablir la résilience des écosystèmes
  • Augmenter la biodiversité autochtone

  • 600 km
    CE

  • 90 %
    altérés

Référent : Justine Malgogne

Les Travaux de curage

Les marais, qu’ils soient ou non endigués, sont par essence des zones de comblement. En l’absence d’entretien hydraulique destiné à contrer ce phénomène, ils sont amenés à disparaître en quelques générations pour former d’autres paysages. Aujourd’hui, le recul constaté des zones humides face à l’artificialisation conduit à prendre tout particulièrement soin des zones de marais qui demeurent fonctionnelles et rendent de multiples services.

Les travaux de curage constituent l’action d’entretien traditionnelle des canaux de marais et ont pour objectifs : L’entretien du réseau.

hydraulique, La préservation des milieux aquatiques, la reconquête de la qualité de l’eau et le maintien de l’activité d’élevage, garante du maintien et du bon fonctionnement des marais.

Le Contrat territorial Milieux Aquatiques 2020-2025 prévoit le curage d’environ 60 km de canaux du réseau principal (réseaux primaire et secondaire). Certains propriétaires du réseau privé (communes et agriculteurs), dit réseau tertiaire, bénéficient également des autorisations nécessaires à la réalisation de ce type de travaux pour permettre une démarche cohérente sur le territoire.

Travaux de dragage et valorisation du Noir de Brière

Auparavant, les Briérons vivaient des ressources du marais : tourbe pour le chauffage, roseaux pour les toits en chaume, vases extraites pour améliorer la qualité du sol… Depuis une cinquantaine d’années, ces activités ont disparu, entrainant une accumulation de vase et une progression de la roselière dans le marais de Brière. Pour pallier cette problématique de comblement, la Commission Syndicale de Grande Brière Mottière (CSGBM), gestionnaire du marais indivis, le Parc naturel régional de Brière et le SBVB ont entrepris des opérations de curage des canaux et plans d’eau à l’aide de pelleteuses mécaniques et d’une drague suceuse.

En parallèle, la société Florentaise qui fabrique et commercialise terreaux et supports de culture a intégré le projet en 1997. L’entreprise s’est montrée intéressée par les perspectives d’une solution alternative à l’utilisation de la tourbe dans la fabrication de ses terreaux. En 2005, un arrêté préfectoral pour 15 ans a été délivré à la Florentaise pour évacuer et valoriser « le Noir de Brière ». Cet arrêté arrivant aujourd’hui à son terme est en cours de renouvellement.

Une convention quadripartite a été signée entre le SBVB, le Parc, la Florentaise et la CSGBM, dans laquelle la CSGBM concède à la Florentaise l’enlèvement et la commercialisation des déblais de dragage du marais (noir de Brière) pour son propre compte. En contrepartie, l’entreprise réalise certains travaux sur le marais : création de lagunes pour le stockage des vases, restauration de piardes… Le SBVB a, lui, en charge l’extraction et la mise en lagune.

Aujourd’hui, le Noir de Brière est utilisé comme une des matières premières entrant dans la composition de terreaux écolabélisés sans tourbe, plus respectueux de l’environnement.

Pour plus d’informations sur le cadre réglementaire des travaux en marais :
loire-atlantique.gouv.fr

Référent : Albin Loussaourn

La gestion des espèces exotiques envahissantes (EEE)

Les activités humaines et leurs échanges ont favorisé l’importation d’un très grand nombre d’espèces végétales et animales. certaines de ces espèces exotiques se sont acclimatées et se développent, depuis, naturellement sur nos territoires. Bien souvent sans prédateurs et sans processus de régulation naturel, elles présentent un caractère envahissant avec des conséquences néfastes pour les écosystèmes et les usages : concurrence avec les espèces locales, accélération de l’envasement, asphyxie du milieu… On parle alors d’espèces exotiques envahissantes (végétales et animales).

Parmi les EEE végétales les plus problématiques, la jussie, le myriophylle du Brésil ou encore la crassule Helms font figurent de favoris. La jussie, apparue en 1994 sur notre territoire, est une plante aquatique pouvant former des herbiers denses sur de grandes surfaces, allant jusqu’à fermer certains canaux de marais. Elle est très présente en Brière. A l’inverse, d’autres espèces qualifiées d’émergentes sont encore localisées, mais ont un réel potentiel d’invasion. Elles font l’objet d’une vigilance toute particulière. 

Depuis 2018, le SBVB est devenu maître d’ouvrage des travaux d’arrachage d’EEE végétales aquatiques (jussie et myriophylle essentiellement) sur l’ensemble du territoire (Brière-Brivet) en partenariat avec la CSGBM et le PNRB. Ainsi, des agents saisonniers interviennent en période estivale pour réaliser ces chantiers. Par souci d’efficacité et compte-tenu des moyens disponibles, ces interventions se limitent aux canaux principaux, les secteurs les plus fréquentés, les fronts de colonisation… Les végétaux récoltés sont ensuite exportés sur une plateforme de compostage. Ces actions sont en parties financées par des fonds publics : le conseil départemental de Loire-Atlantique et les fonds FEDER (Fonds Européen de Développement Régional).

Concernant les EEE animales, les rongeurs aquatiques envahissants (RAE) font l’objet de fortes préoccupations en raison des dégâts induits par leur prolifération : dégradation des berges, dégâts sur les cultures, transmission de zoonoses… L’arrêté préfectoral du 23 octobre 2019 est venu rappeler le caractère obligatoire de cette lutte contre les RAE, déjà mise en place sur le territoire auparavant, mais de manière disparate. Depuis le 1er janvier 2019, le SBVB assure la coordination et le financement de la gestion des RAE à l’échelle du bassin versant Brière-Brivet en partenariat avec POLLENIZ, organisme délégataire pour l’organisation opérationnelle et le suivi de cette lutte. Ainsi, deux types de gestion sont réalisées sur le territoire dans le cadre de la lutte collective : le piégeage et le tir collectif. Concrètement, les actions de lutte sur le terrain reposent sur l’implication des piégeurs et chasseurs bénévoles qui perçoivent en retour un dédommagement via une prime à la capture.

De nombreuses autres espèces animales envahissantes sont présentes sur le territoire comme l’écrevisse de Louisiane, l’ibis sacré ou encore certains poissons comme le poisson-chat ou la perche soleil. Pour plus de renseignements sur la problématique des EEE :
http://especes-exotiques-envahissantes.fr/
http://www.parc-naturel-briere.fr
https://polleniz.fr/
https://www.cenpaysdelaloire.fr/

Référent : JM